Depuis le 20 mars 2020, nos commerçants indépendants ont été impactés, décimés, certains ont dû fermer..! y compris les non-sédentaires essentiels pour le lien social de nos centres-villes.
Nos entreprises de proximité sont, c’est prouvé, les moins dangereuses et le comble est le fait d’être classé « non essentiel » et d’avoir été dans l’obligation de fermer.

Une bonne reprise que nous jugeons incontournable doit s’effectuer avec un cap sûr et concret défini par l’Etat, avec un calendrier ferme et respecté. Les entreprises doivent être rassurées, entendues et bien comprises. Elles doivent être aidées en fonction de leurs pertes réelles de  leur importance, notamment et particulièrement sur les stocks.

Avec ce troisième confinement, c’est la rupture et l’effondrement, sous réserve de mesures immédiates avec les rectifications qui s’imposent :
– Des aides par magasin et non par entreprise. Cela vaut pour le stock et le fonds de solidarité ;
– Des exclusions à reconsidérer pour les chefs d’entreprises salariés ;
– Des aides annoncées certes, mais qui sont attribuées avec un retard devenu insoutenable intolérable. Le décret « aide aux stocks » n’est par exemple pas encore sorti…! Les services de l’Etat sont souvent injoignables, pourquoi?
– Des aides indispensables aux commerces récemment créés qui n’ont rien, ils vont disparaitre… déjà !

Les commerçants ont jusqu’à présent été de bons élèves et ont respecté les règles. La patience est en train de voler en éclat, pour faire place à la colère, à l’incompréhension et au ras le bol.

Cela a été renforcé par le non-respect des fermetures de rayons « non essentiels » par certains acteurs du commerce qui n’ont pas respecté les consignes. Nous avons mené l’expérience dans le secteur du jouet, avec des adhérents dont les magasins ont été dans l’obligation de fermer : une centaine de ces professionnels ont des preuves d’achat de ces marchandises en vente directe dans les hypermarchés, dans des chaines spécialisées. Cela a également été soulevé dans d’autres secteurs comme les bagages ou les chausseurs. Tous ces cas ont été remontés aux Préfets compétents, sans réaction de leur part. Où est la solidarité nationale ? La CDF demande un protocole clair pour le retrait des biens non essentiels pour nos concurrents de la grande distribution.
Sans citer une concurrence effrénée du grand e-commerce, qui ne paye pas la TVA et qui n’a jamais été taxé par une « taxe COVID » que l’on aurait pu affecter au petit commerce physique…

Il est temps d’avoir un calendrier clair en termes d’aides, parfois améliorées, et de réouverture, qui doit intervenir au plus tard et de façon généralisée la semaine du 10 mai 2021.

Francis PALOMBI
Président de la Confédération des commerçants de France (CDF)