Secteur par secteur, profession par profession, voici un tour d’horizon des «top » et des «flop » des petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services en 2013. Il s’agit d’une enquête exclusive de la Fédération des Centres de Gestion Agrées (FCGA) réalisée en partenariat avec Banque Populaire.

Toujours pas de reprise dans le commerce et l’artisanat !
En 2013, l’activité patine et tous les voyants sont au rouge dans la plupart des professions analysées.
Même si l’indice moyen d’activité des petites entreprises s’améliore (-0,1 %, contre -2 % en 2012), ces dernières ne parviennent toujours pas à retrouver un niveau de croissance suffisant pour relancer la machine économique.

La reprise enregistrée dans l’artisanat du bâtiment n’a pas l’effet d’entraînement escompté sur les autres secteurs d’activité. Encore trop faible, elle ne joue aucun rôle moteur.

Sur les 12 familles professionnelles étudiées dans l’enquête de la FCGA, 7 améliorent leurs performances et 5 enregistrent un chiffre d’affaires en recul. L’examen comparatif détaillé des 56 professions passées au crible des statisticiens de la FCGA met cependant en lumière des disparités importantes, parfois au sein d’un même secteur d’activité.

LE PALMARÈS DES SECTEURS

4 secteurs améliorent leurs performances :

  • Les services : +3,1 % (contre -1,4 % en 2012)
  • Les entreprises de parcs et jardins : +2,2 % (contre +1,9 % en 2012)
  • L’artisanat du bâtiment : +1,6 % (contre -4,8 % en 2012)
  • Le commerce de détail alimentaire : +1,4 % (contre +0,6 % en 2012)

3 secteurs améliorent relativement leurs performances, mais affichent une activité toujours négative avec un taux inférieur à l’indice moyen enregistré en 2013 (-0,1 %) :

  • Les cafés, hôtels, restaurants : -1,4 % (contre -1,7 %)
  • La beauté-esthétique : -0,4 % (contre -1,2 %)
  • L’équipement de la maison : – 3,9% (contre -4,4 % en 2012)

5 secteurs affichent un chiffre d’affaire en recul :

  • L’équipement de la personne : – 4,3 % (contre -2,0 % en 2012)
  • La vente et réparation automobile : -3,2 % (contre -0,3 % en 2012)
  • La culture et les loisirs : -1,6 % (contre -0,1 % en 2012)
  • Les métiers de la santé : -0,9 % (contre (-0,7 % en 2012)
  • Les transports : +0,3 % (contre +0,8 % en 2012)

LE HIT-PARADE DES PROFESSIONS EN 2013 / LES TOPS

1. LES LIBRAIRIES INDÉPENDANTES: + 8 %
Contre toute attente, les librairies-papeteries-dépôts de presse de proximité réalisent la plus forte hausse de chiffre d’affaires en 2013, toutes professions confondues : +8 %. Un exploit qui s’explique probablement par trois facteurs principaux : l’essoufflement des grands sites de vente de livres en ligne, la faillite de deux acteurs majeurs de la distribution de biens culturels et l’attachement renouvelé des consommateurs aux librairies traditionnelles.

2. LES ENTREPRISES DE TERRASSEMENT ET TRAVAUX PUBLICS : +6,2 %
C’est la plus forte hausse d’activité enregistrée dans l’artisanat du bâtiment. A la différence des autres professions du secteur, le métier est directement lié au dynamisme de la commande publique, à la création de nouvelles infrastructures, à mise en chantier d’équipements collectifs… Il est donc moins impacté par la baisse du marché de la construction de logements privés ou la diminution des dépenses d’entretien-rénovation.

3. LES CARROSSIERS AUTOMOBILES : +5,7 %
Ces professionnels de la réparation auto évoluent pourtant dans un marché verrouillé par le monopole légal des constructeurs sur les pièces de rechange. 70 % des pièces de carrosserie sont contrôlées par les marques, ce qui restreint considérablement le marché des indépendants. Paradoxalement, c’est peut-être cette contrainte réglementaire qui a conduit les carrossiers à développer de nouvelles prestations et à mieux gérer leurs ateliers. La profession a remporté une belle victoire, en décembre 2013, avec l’adoption par les députés du texte consacrant le principe de libre choix du carrossier-réparateur par l’assuré en cas de sinistre (Loi Hamon).

EN FORME…

Les principales professions dont le chiffre d’affaires s’améliore par rapport à l’année 2012:

  • La boucherie-charcuterie : +3,8 % (contre +1 % en 2012)
  • La plâtrerie-staff-décoration : +3,5 % (contre -0,8 % en 2012)
  • La menuiserie : +3,5 % (contre -7,9 % en 2012)
  • La plomberie : +3,1 % (contre -6,8 % en 2012)
  • L’électricité : +2,5 % (contre +0,9 % en 2012)

LES FLOPS

1. LES PROTHÉSISTES DENTAIRES : -12 %
La conjoncture se dégrade gravement dans les laboratoires en 2013. C’est la plus forte chute d’activité de l’année, toutes professions confondues ! Le secteur, qui regroupe 3 800 entreprises, est confronté à une accélération du mouvement de concentration qui est à l’origine de la diminution du nombre de prothésistes dentaires. Excédés par les tarifs élevés des prothèses pratiqués par les chirurgiens-dentistes, les consommateurs semblent différer certains soins ou rechercher des solutions alternatives.

2. LES ENTREPRISES DE CARRELAGE ET DE FAÏENCE : -7,4 %
Ralentissement du marché de la rénovation, remise en cause du taux réduit de TVA en 2013, frilosité des propriétaires… Les entreprises spécialisées dans la pose de carrelage et de faïence sont frappées de plein fouet par la conjoncture et ne parviennent pas à inverser la tendance baissière de 2012 (-4,6 %).

3. LES COMMERCES DE CYCLES ET SCOOTERS : -6,4 %
Alors que le marché du vélo se porte globalement bien en France (+3,1 % et plus de 1,5 milliards d’euros en 2013, selon l’Observatoire du Cycle), les commerces indépendants spécialisés dans la vente et la réparation de ces articles ne semblent pas profiter de cette conjoncture favorable. Egalement affaiblis par la baisse du marché du deux-roues motorisé, les magasins de cycles enregistrent le plus fort recul d’activité du secteur « Culture et Loisirs ».

ET AUSSI…

L’hôtellerie de plein air (-6 %, contre -1,1 % en 2012), le prêt-à-porter (-4,8 % contre -1,8 % en 2012), l’horlogerie-bijouterie (-4,7 % contre -3,5 % en 2012)…

Pour mémoire, la Fédération des centres de gestion agréés c’est 400 000 petites entreprises (TPE) et 114 Centres de Gestion Agréés (CGA) ; 92% des entreprises nationales ont moins de 10 salariés ; 50% des TPE imposées au BIC sont adhérentes à un CGA.

Pour en savoir plus : http://www.fcga.fr