Mesdames et Messieurs les candidats aux élections municipales,

En mars 2014 se dérouleront les élections municipales, moment important de la vie de nos cités et par conséquent de celles des commerçants.

Le Maire d’une commune, d’un village (en lien avec son intercommunalité) dispose de nombreux outils réglementaires, financiers, de développement… qui contribuent à maintenir le nécessaire équilibre entre les différentes formes de commerces de nos territoires.

Parmi ces outils, on peut citer : le droit de préemption, le Plan Local d’Urbanisme (PLU), les différentes autorisations qu’il peut accorder (Commission Départementale d’Aménagement Commercial, voiries, ouvertures tardives ou dominicales…), la possibilité qu’il a de mobiliser le Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce (FISAC) et dans certaines circonstances le Fonds européen de développement régional (Feder), les aides directes qu’il mobilise, le soutien qu’il apporte aux associations (subventions…), les actions de marketing territorial qu’il engage….

Comme ces quelques exemples le montrent, le Maire est un acteur incontournable de l’économie de proximité dont le commerce est l’un des partenaires majeurs. C’est dans ce contexte que je souhaitais m’adresser à toutes celles et à tous ceux qui brigueront cette fonction (et quelque soit leur étiquette politique) pour attirer leur attention sur les enjeux que représente le secteur du commerce dans nos villes et dans nos villages.

Les enjeux pour le commerce ont trait : à l’économie, au tourisme (dans certains secteurs), à la création ou au maintien d’emplois de proximité (non délocalisables), à la forte contribution apportée au budget de la commune, à l’aménagement et à l’attractivité des territoires dont le commerce est l’un des acteurs, au rôle social et d’animation qu’il joue dans la cité, à son implication en matière de sécurité publique, de solidarité, de développement durable et d’innovation (développement de nouveaux concepts…).

J’aimerais que les différents candidats s’engagent sur de véritables « projets commerce » pour leur commune et pas uniquement sur une profession de foi avec quelques lieux communs.
Pour peu qu’il y ait une réelle volonté politique traduite dans un programme puis dans un plan de mandat, les communes disposent de forts leviers de développement pour l’économie de proximité.

Chaque candidat doit savoir s’entourer de personnes au fait de ces sujets pour éviter comme cela peut être le cas ici ou là qu’une personne qui ne connaisse rien au commerce et à l’artisanat devienne Adjoint(e) pour ce secteur et ait besoin de la durée de son mandat pour appréhender les différents enjeux.

Je voulais maintenant rapidement vous présenter le poids du secteur du commerce dans l’économie française (chiffres issus du Conseil du Commerce de France).

Le commerce dans notre économie c’était en 2011, 769 500 entreprises, soit 22 % des entreprises françaises. 65 % de ces entreprises exerçaient leur activité dans le commerce de détail, 24 % dans le commerce interentreprises et 11 % dans le commerce et la réparation automobile. 95 % des entreprises avaient moins de 10 salariés et seulement 836 entreprises (soit 0,1 % du total) plus de 250 salariés.

Au sein du seul secteur marchand, hors services financiers et assurances, le secteur commerce représentait en 2011, 23 % des emplois, 22 % de la valeur ajoutée, 26 % des recettes fiscales, hors impôts sur les bénéfices et TVA.

La contribution du commerce à la croissance était en 2011 de près de 200 Mds € de valeur ajoutée, soit 11 % de la valeur ajoutée de la France. Il est à noter que depuis 2009, le poids de la valeur ajoutée du commerce dans l’économie française dépasse celui de l’industrie manufacturière (10 % en 2011).

Enfin, la part du commerce dans l’emploi toujours en 2011, représentait plus de 3,5 millions d’emplois, soit 20 % de la masse salariale de l’économie française et 23% des salariés de l’ensemble du secteur marchand. Plus de la moitié d’entre eux travaillent dans le commerce de détail et un tiers dans le commerce interentreprises.
11 % des salariés du commerce avaient moins de 25 ans contre seulement 8 % pour le reste de l’économie et un quart des salariés du commerce n’avait aucun diplôme.

Mesdames et messieurs les candidats, il vous appartient désormais de prendre en compte ou pas, ce secteur d’activité. J’espère que les quelques éléments que je viens d’évoquer contribueront à donner au commerce sa juste place dans votre futur programme. Ce secteur le mérite car au-delà de son rôle économique il joue un rôle social fondamental dans nos cités, l’avenir de nos villes et de nos bourgs en dépend !

Recevez, Mesdames et Messieurs les candidats aux élections municipales mes respectueuses salutations.

Georges SOREL / Président Fédération Française des Associations de Commerçants (FFAC)