La Fédération Française des Associations de Commerçants (FFAC) a demandé à tous les candidats à l’élection présidentielle de se positionner sur le commerce. Vous trouverez, ci-dessous, la réponse de Monsieur Nicolas DUPONT-AIGNAN.

                                                                                 Nicolas DUPONT-AIGNAN
                                                                                 Candidat à la présidence de la République
                                                                                 Député de l’Essonne – Maire d’Yerres

1.    Soldes flottants
Le dispositif permettant aux commerçants l’organisation de soldes « flottants » est à mon sens une bonne chose, car elle offre aux professionnels du secteur davantage de liberté quant à l’organisation du travail et la prévision du chiffre d’affaire sur l’année. De plus, cela permet également à chaque commerçant de s’adapter en fonction des spécificités calendaires de sa région et d’optimiser ainsi ses recettes. Enfin, il est indéniable qu’en période de crise, la perspective offerte aux Français de pouvoir réaliser des économies à n’importe quel moment de l’année est tout à fait intéressante.

2.    Réforme de l’urbanisme commercial
La réforme de l’urbanisme commercial est tout à fait essentielle, et je ferai en sorte qu’un projet de loi, qui réponde pleinement aux attentes de tous les acteurs du commerce de proximité, soit rapidement déposé et adopté. Le blocage du projet de loi que vous mentionnez est à cet égard tout à fait incompréhensible.

3.    Maintien à un niveau acceptable du FISAC comme catalyseur du soutien au commerce
J’ai constaté tout comme vous que la politique menée par le gouvernement n’a rien fait pour favoriser le commerce de proximité au profit des grandes groupes de distribution. Pour ma part, et je le constate au quotidien dans ma ville, je pense qu’il est au contraire essentiel de défendre cet accès aux produits et aux services au plus proche des habitants, même dans les zones les plus reculées de notre territoire, et de le garantir dans la mesure du possible à tout citoyen. Par conséquent, je suis d’avis que l’Etat doit davantage soutenir les commerces de nos villes et de nos villages afin d’en finir avec cette politique qui n’a eu de cesse d’asphyxier l’économie rurale et les centres des villes petites et moyennes. Au-delà de ces nécessaires mesures de soutien, la clé d’un vrai renouveau du commerce dans notre pays réside essentiellement dans un changement complet d’orientation économique pour rétablir une croissance vigoureuse, fondée sur la relocalisation des emplois industriels perdus ces dernière années et la relance de l’investissement productif. Cela implique l’instauration d’un protectionnisme intelligent, couplé à une sortie de l’euro qui permettra non seulement de relancer nos exportations, mais aussi d’abroger la loi de 1973, qui interdit à l’Etat de se financer auprès de la Banque de France. Par ailleurs, la mise en œuvre d’une politique ambitieuse d’aménagement du territoire et touristique permettra à terme de recréer des activités économiques, notamment des commerces de proximités, là où elles ont tendance à disparaître depuis plusieurs décennies.

4.    Commerce frontalier
Depuis l’entrée en vigueur du traité de Maastricht et la suppression des contrôles douaniers, il est devenu beaucoup plus facile pour les résidents frontaliers d’aller s’approvisionner en produits de consommation courante de l’autre côté de la frontière lorsque les prix pratiqués y sont plus intéressants, exposants les commerçants frontaliers à une concurrence déloyale. Je suis favorable à un nouveau plafonnement de biens acquis outre-frontières par des contrôles douaniers plus fréquents.

Afin d’inciter les Français à consommer auprès de leurs commerçants locaux plutôt que de l’autre côté de la frontière, les commerçants seront aussi invités à diversifier leurs activités, en proposant des produits et des services différents de ceux auxquels leurs clients étaient jusqu’ici habitués.

5.    Mise en place à titre d’expérimentation d’un dispositif de type GIE pour le commerce de ville
L’idée d’expérimenter un tel dispositif me semble tout à fait intéressante, dans la mesure où elle favorise l’entraide et la solidarité entre les différents acteurs du commerce de ville et permettrait aux commerçants qui en seraient partie prenante de peser d’un plus grand poids dans les prises de décisions concernant leur activité. Une telle question mériterait ainsi d’être étudiée.