L’ouverture des commerces le dimanche est un débat récurrent.

Le 13 juillet 1906, après un siècle de débat, l’Assemblée nationale, à l’unanimité, votait le principe du repos dominical pour les travailleurs.

Aujourd’hui, ce que nos anciens ont mis en place est remis en cause alors que le repos dominical constitue un pilier de notre société.

Le dimanche est un point fixe structurant, permettant de se retrouver et de consolider la cellule familiale de plus en plus éclatée et dispersée. C’est aussi un temps privilégié pour les activités culturelles, sportives, ludiques, touristiques, associatives…

  •  Pourquoi remplacer la civilisation du loisir par celle du chariot?

Les commerces n’ont pas vocation à l’éducation sportive, culturelle ou ludique des enfants.

Une ouverture dominicale généralisée serait néfaste pour l’équilibre des diverses formes de commerce et notamment pour le commerce de proximité.

En effet, la grande distribution plus flexible et souple s’adapterait très bien à cette nouvelle organisation, ce qui est impossible pour les commerces indépendants que nous défendons. Ces derniers seront, pour la plupart, incapables de proposer à leur clientèle une ouverture le dimanche faute de personnel et de flexibilité. Les investissements nécessaires seraient trop importants.

Selon une enquête de la CGPME, 79% des commerçants estiment que, s’ils devaient ouvrir leur commerce le dimanche, leur activité ne leur permettrait pas de remplacer les membres de leur personnel.

La plupart des commerces de proximité comptent en moyenne 2 salariés ce qui rend impossible un roulement dans l’entreprise sur 7 jours. Cette impossibilité engendrera un déplacement des parts de marché et un déséquilibre économique en faveur de la grande distribution.

  •  Ouverture dominicale : un faux levier économique

Certains clament le fabuleux effet de levier de l’ouverture dominicale sur la consommation. Hors 1 euro est 1 euro, qu’il soit dépensé le samedi ou le dimanche. En effet, le pouvoir d’achat n’est pas extensible et ce n’est pas en élargissant les horaires d’ouverture que les clients dépenseront plus. Il ne s’agira que d’un déplacement dans le temps d’une dépense qui ne varie pas. Les parts de marché prises le dimanche se traduiront par une diminution de la rentabilité des jours de la semaine.

Pis encore, la généralisation de la commercialisation des produits 7 jours sur 7 entraînera pour les consommateurs un surcoût quasi immédiat, qui s’explique par une hausse des charges de l’entreprise d’environ.

  • Perte d’emplois et accroissement de l’emploi précaire

L’étalement du chiffre d’affaires du lundi au dimanche ne permettra pas de créer des emplois. Seule la masse salariale augmentera. Les prévisions du ministère du travail montrent que l’ouverture de tous les commerces 7 jours sur 7 se traduira par une perte de 30 000 emplois dans les deux premières années.

L’emploi occasionnel du dimanche constitue un personnel non professionnel, non motivé et en perpétuel renouvellement. Le travail le dimanche ne crée pas d’emploi pérenne. Au contraire, il accentue le travail précaire et créé un climat d’inconfort et de mal être social.

  • Répercutions sur les autres secteurs d’activité

Une extension généralisée de l’ouverture dominicale des commerces entraîneraient des modifications structurelles substantielles dans l’organisation du fonctionnement de la société, impliquant nombre d’autres professions à ouvrir également et notamment les services publics, les services à la personne et les services de logistique et de maintenance.

  • Du point de vue des entreprises :

Une enquête menée par la CGPME sur l’ouverture dominicale des commerces, en décembre 2006, montre que les commerces ne souhaitent pas non plus voire se généraliser l’ouverture dominicale.

90 % d’entre eux souhaitent en effet que le repos hebdomadaire reste dominical et 80 % souhaitent le maintien des 5 autorisations d’ouverture collective données par le maire.

  • Pollution : des flux routiers supplémentaires et plus de consommation d’énergie

Une ouverture généralisée le dimanche des commerces ouvre une voie supplémentaire à l’augmentation de la pollution atmosphérique et sonore engendrée par l’accroissement des flux routiers et la consommation supplémentaire d’énergie des magasins.