À l’heure où de nombreux centres-villes subissent des travaux interminables, des perturbations de mobilité et des décisions sans réelle concertation, il est urgent de rappeler une évidence : les commerçants ne sont pas des variables d’ajustement.
Certains se contentent de répéter : « C’est partout pareil », « c’est une tendance nationale », « ce n’est pas de notre faute ». Certes, le numérique et l’évolution des modes de consommation sont des tendances réelles. Mais la responsabilité des élus locaux est majeure. Trop souvent, on voit des politiques publiques créer des chantiers non anticipés, des centres commerciaux massifs et destructurants, et imposer des restrictions de mobilité qui perturbent durablement la vie des quartiers, parfois même avec un certain mépris pour les commerçants.
Le commerce de proximité repose sur des flux : piétons, transports en commun, vélos, voitures. Supprimer ces flux sans réelle concertation préalable, sans information ni processus d’indemnisation, revient à amputer les commerces concernés de leur chiffre d’affaires et à les mettre en difficulté, parfois de façon durable.
Quand aux effets futurs, dans certains cas, il peut être vrai que la situation s’améliore après les travaux. Mais dans d’autres, ce n’est pas le cas. Généraliser revient à faire peu de cas des commerces et de leurs salariés, qui subissent directement ces perturbations.
Et l’argument du « ça ira mieux après les travaux » se heurte à la réalité du terrain : de nombreux exemples montrent que, malgré des années de perturbations, certains quartiers restent marqués par des rideaux baissés et des pas-de-porte vacants.
Pourtant, dans de nombreuses villes françaises – grandes métropoles comme villes moyennes – le commerce se porte bien. Comment ? Grâce à des politiques volontaristes : management de centre-ville, maîtrise du foncier, accompagnement des indépendants, environnement favorable à l’activité et mobilité adaptée. Les leviers existent, ils sont nombreux, et les associations de commerçants et chambres consulaires sont prêtes à collaborer.
À l’aube des municipales, ce sujet doit être au cœur des programmes. Il en va de la vitalité de nos centres-villes, de l’avenir économique de nos quartiers et d’une vision concrète de notre société. Candidats : il est temps d’agir sérieusement et de cesser les promesses creuses. Les commerçants n’attendent pas demain, ils ont besoin de décisions responsables dès aujourd’hui.
Fédération Française des Associations de Commerçants ( FFAC)
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